samedi 6 janvier 2018

La forêt des brumes

Après avoir enquêté à Daggerford pour obtenir le plus d'informations possibles auprès des marchands, les quatre aventuriers se mettent en route en passant par par la voie marchande, plus rapide et plus sûre que les bois. Sans druide ou elfe natif des environs, la forêt brumeuse est presque impraticable, et Dame Morven n’avait pas de guide à proposer au groupe. Le voyage jusqu’à l’un des villages situés au sud de la grande forêt prend 3 jours environ, et se passe sans encombre. Une fois sur place, les aventuriers interrogent les habitants, et apprennent que les loups garous ont menés plusieurs raids, tuant les adultes sur leur passage et enlevant plusieurs enfants, filles ou garçons. Les loups garous se sont systématiquement repliés vers la forêt. Les habitants ont trop peur de la forêt pour s’y aventurer ou même demander l’aide des druides ou des elfes qui y habitent. Ces derniers se sont d’ailleurs peu montrés ces derniers temps. Certains villageois pensent que ce qu’ils vivent est le résultat d’une offense faite aux dieux, ou qu’ils subissent la malédiction des divinités Beshaba, Malar ou même Sylvanus pour une faute dont ils n’ont pas conscience. Un arbre sacré n’aurait pas dû être coupé ? Une fête trop bruyante aux abords de la forêt aurait dérangé les esprits ? Les habitants sont perdus et ne savent plus à quels dieux se vouer. Ceux qui ont perdu un proche, tué ou enlevé, supplient les aventuriers de leur venir en aide. 

Les mêmes informations sont données dans chacun des hameaux de la région. Fait notable, il reste toujours au moins un survivant, même dans les corps de ferme isolés. Une villageoise à qui son enfant a été enlevé sous ses yeux a supplié un lycanthrope de le lui rendre en échange de sa vie. Le monstre lui aurait répondu qu’elle pourrait retrouver son fils en cherchant les « grandes portes du Domaine » dans la forêt. Sans qu’elle sache expliquer pourquoi, la villageoise a été épargnée. Tout semble indiquer que les loups garous laissent volontairement une trace derrière eux, sans doute pour leurrer de nouvelles victimes sur leur territoire.


Bon nombre de villageois ont déserté les hameaux les plus proches de la forêt. Nul doute que bientôt d'autres villages connaîtront le même sort au fur et à mesure que les bêtes mèneront plus loin leurs expéditions sanguinaires. Les aventuriers hésitent entre tendre une embuscade aux loups garous ou partir à leur recherche dans la forêt sans guide. Les brumes sont réputées pour désorienter ceux qui n’y sont pas habitués, et la forêt est assez vaste pour qu’on puisse s’y perdre. L’un des derniers villageois à être resté aux abords de la forêt, un bûcheron prénommé Damien, se déclare prêt à aider les aventuriers. Il connait assez les abords de la forêt pour guider le groupe jusqu’à ce qu’ils trouvent un elfe à même de les aider. Damien a été soldat autrefois, et il connaît les elfes grâce à sa femme, qui en était une de son vivant. Résolu à honorer la mémoire de sa femme en chassant les monstres de la forêt, il guide effectivement le groupe quelques heures, jusqu’à paniquer en réalisant qu’il ne reconnaît plus le sentier. 

En rebroussant chemin, les aventuriers réalisent vite qu’ils n’empruntent pas le même chemin qu’à l’aller. Damien s'assied pour tenter de remettre de l'ordre dans ses esprits et sa main se pose sur un crâne humain qui vient rouler aux pieds du reste du groupe. Derrière le petit rocher où venait de s'installer le guide se trouvent des ossements humains éparpillés. Les choses prennent une tournure encore plus étrange avec l'intensification de la brume, qui semble suivre le groupe. Même Damien qui jusqu'alors décrivait la forêt des brumes comme un lieu enchanteur semble terrifié. Décidé à en avoir le coeur net, Randal entre dans la brume... et en ressort aussi rapidement qu'il le peut, titubant. Qu'elle soit empoisonnée ou porteuse d'une sombre magie, cette brume a manqué de tuer le paladin, qui a besoin de quelques instants pour reprendre son souffle, et reste durablement affaibli par cette expérience. 

Après avoir appelé en vain à l'aide les elfes supposés vivre dans la forêt, les aventuriers réalisent qu'il ne leur reste d'autres options que d'avancer. Avec Damien, ils poursuivent donc leur chemin, inquiets mais résolus à mener à bien la mission qui leur a été confiée. La brume pourrait elle être l'oeuvre des loups garous ? Que sont devenus les elfes sensés protéger la forêt ? Alors qu'ils s'interrogent ainsi, les aventuriers arrivent devant de gigantesques murailles, et des portes tout aussi imposantes flanquées de statues de chevaliers décapités. Le travail est remarquable et a du demander des moyens considérables. Le style, lui, n'est pas celui des elfes, et les chevaliers dont les énormes têtes reposent au sol recouvertes de mousse, représentent bien des humains. 



Une inspection rapide de l'entrée confirme que les loups garous sont bien passés par ici. Poussés par la brume qui leur coupe toute retraite, les aventuriers franchissent les portes en compagnie de Damien.

De l'autre côté la route se poursuit au milieu de la forêt. Fait notable dans un lieu si reculé, la route est pavée bien que de manière incomplète. Les travaux semblent avoir été inachevés.
Il semble désormais évident qu'il s'agit là d'un ancien domaine depuis longtemps abandonné. Les aventuriers ont déjà maintes fois entendu parler d'explorateurs devenus richissimes suite au pillage de ruines d'anciens royaumes disparus. Tymora, la déesse de la chance, leur a t elle sourit en leur offrant de découvrir celui-ci ? S'ils sont bien parmi les premiers humains à pénétrer en ces lieux depuis des siècles, les loups garous sont peut être le seul obstacle qui se dresse encore entre eux et une richesse insoupçonnée.

Chassant ces idées vénales de leur esprit, ou au contraire captivés par celles-ci au point d'en oublier presque leur mission, Gaëlle, Kim, Randal, Artan et Damien poursuivent leur chemin de longues heures sous un ciel voilé. Des nuages noirs obscurcissent tout, rendant difficile l'évaluation du temps sans l'aide de l'estomac toujours infaillible de Randal.
Alertés par les sens aiguisés de Gaëlle, le groupe repère dans les sous bois le corps d'un homme tenant entre ses doigts crispés une lettre. Le groupe n'a pas le temps de lire la lettre en question que des hurlements de loups résonnent dans les environs, et se rapprochent. A en croire le bruit des arbres renversés et des branches brisés sur son passage, quelque chose de bien plus gros qu'un loup semble également se frayer un passage jusqu'à eux. le groupe se replie mais ne peut empêcher le combat avec une meute de loups menés par des représentants gigantesques de leur espèce. Damien manque de mourir, sauvé seulement par les soins rapides que les aventuriers lui prodiguent après avoir tué les loups. Les chevaux, eux, n'ont pas eu cette chance, et sont abandonnés au milieu du chemin.
Aucun des loups, quelle que soit leur taille, ne s'est transformé en humain ou en hybride au cours du combat. De ce qu'en savent les aventuriers, cela semble indiquer qu'aucune de ces créatures n'était un lycanthrope. La réaction des loups, qui n'ont pas fuis même au moment ou leur défaite devenait évidente, reste surprenante. A en juger par leur poids, ils n'avaient pas l'air affamés, et pourtant, ils se sont battus jusqu'au bout, sans considération apparente pour leur propre survie.

Damien est épuisé et le groupe s'accorde sur l'urgence de rapidement trouver du repos après ce combat éprouvant. Sans chevaux, le groupe poursuit la route en espérant trouver un refuge. En chemin, les aventuriers lisent la lettre trouvée plus tôt. Et son contenu est des plus intrigants.



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